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Un mois sans voiture : 10 rochelais·es ont tenté l’expérience

Toutes et tous ont répondu à l’appel à candidatures lancé par l’agglomération de La Rochelle à l’occasion de la Semaine Super Nulle En Carbone qui avait lieu du 29 mai au 4 juin. L’objectif : laisser sa voiture au garage du 1er au 30 juin. La contrepartie ? Un pack Yélo complet offert durant l’expérience qui, pour un montant de 36€ mensuels, permet d’user de tous les moyens de transports de l’Agglo et ce « à la carte » : réseau de bus, vélos, passeurs et bus de mer électro-solaires, accès aux six gares TER, accès à la flotte de véhicules électriques et à « Yélo la nuit » (taxis qui opèrent en suivant le réseau de bus la nuit). Nous avons rencontré deux participantes qui partagent un bilan de leur expérience.




Anne, 43 ans, entrepreneuse, deux enfants, vit à Chagnolet (quartier à l’ouest de La Rochelle, à 6 mk du centre). Anne se déplace généralement en voiture et à vélo et possède une voiture électrique.




"Je pense que s'il n'y avait pas eu le défi, je ne l'aurais pas fait"



Pourquoi te lancer dans l’expérience ?

Il y a un côté challenge qui m’a tout de suite motivée et c’est complètement dans la lignée de ce vers quoi je vais depuis des mois. J’ai assisté à une fresque du climat à La Matière il y a quelques temps qui m’a pas mal secouée et je me suis dit « voilà, tu as le constat, qu’est-ce que tu peux faire pour passer à l’action , » Donc je me suis dit « tiens, c’est une super opportunité de mettre en pratique les changements et de faire quelque chose où je me sentais utile ».


Très vrai ! Passer à l’action apaise les angoisses et c’est bon pour le moral.


L’aurais-tu fait si l’expérience avait eu lieu en hiver ?

Franchement ? Je suis pas certaine que je l’aurais fait. En tout cas pas avec autant d’enthousiasme.


Honnête.


Dans quel état d’esprit as-tu abordé ce défi ?

Je me suis dit qu’il fallait que je me pose 15-20 minutes et que je vois très concrètement par rapport aux horaires des activités de mes enfants le mercredi après-midi par exemple quelles étaient les possibilités en termes de transport en commun. Donc ça nécessite de faire l’effort mental et de prendre le temps de regarder. Je pense que s’il n’y avait pas eu le défi, je ne l’aurais pas fait. J’aurais fait comme tout le monde, on fait au plus vite, on essaye de gagner cinq minutes et on prend sa voiture… Sauf que c’est pas forcément plus rapide ! Donc des craintes, j’en ai pas réellement eu car la motivation était là et forte mais il fallait prendre le temps de se poser pour s’organiser.


Comment ça s’est passé ce « mois sans voiture » ?

Une fois qu’on s’est bien organisés, c’est facile. Ça nous est arrivé de courir quelques fois après le bus mais, franchement, on n’a pas eu de difficultés. Et je me suis rendue compte que le vélo, c’est pas forcément moins rapide que la voiture. En revanche, en dehors du bus et du vélo, on n’a pas trop testé le reste du dispositif.



As-tu fait une entorse ?

Oui, j’avoue. Mais il faut préciser que quand on est trois ou quatre dans la voiture, ça n’est pas comme si on était tout seul, ça change la donne. Mon challenge a été de me dire « quand t’es toute seule, tu ne prends pas la voiture », ça vraiment, la philosophie de se dire « tu ne montes pas seule dans une tonne de métal », c’est déjà un pas.


Es-tu prête à poursuivre une vie sans voiture ?

Complètement ! C’est un des points super positifs de ce challenge, c’est la découverte du vélo électrique. J’ai adoré ! Me rendre à mes rendez-vous sereine, tranquille, pas transpirante… clairement, j’ai très envie de continuer […] ça m’a donné envie de faire mes trajets domicile-bureau en vélo électrique donc c’est un vrai changement d’habitude acquis, je pense. Je vais m’équiper pour l’hiver parce que c’est le vrai challenge, aussi.


On note donc que la petite réticence du vélo l’hiver est (déjà) derrière Anne ! ;-)


Tu vas essayer de convaincre tes proches ? Ton mari par exemple ?

Mon mari, il travaille depuis la maison… Mais j’avoue que ça va être mon prochain challenge. Il paraît qu’il faut 21 jours pour changer ses habitudes et là, le fait que ce soit un défi sur un mois, c’est un vrai plus.


Des pistes d’amélioration pour l’année prochaine ?

Oui. Je suggèrerais à l’agglomération de plus nous monitorer lors du challenge, de nous suivre de semaine en semaine, pour nous dire « alors, vous en êtes où ? qu’est-ce que vous avez utilisé ? pensez à ce mode de transport-là aussi »… voilà, un peu dans l’esprit des 21 jours pour changer ses habitudes, ça serait bien.


Un message à faire passer ?

Oui, c’est peut-être d’essayer de se lancer ne serait-ce qu’une journée, de se renseigner sur ce qu’il y a comme offre de transport autour de chez soi et de tenter de jouer le jeu sur une journée : je laisse ma voiture au garage et je me rends au travail autrement. Parce que c’est super agréable d’être à vélo, c’est super agréable de voir la vie différemment et de se dire « tiens oui, pourquoi pas moi ».


Parole de Pandas qui font du vélo depuis quelques années… c’est très vrai ! Avec le temps, on trouve même que monter dans une voiture pour des trajets urbains est assez stressant (mais ça n’engage que nous !).




Lydia, 56 ans, mariée, deux grands enfants qui ne vivent plus à la maison, vit à Marsilly (10km au nord de La Rochelle) et travaille à La Rochelle. Elle se déplace en voiture ou à vélo pour ses trajets professionnels et personnels. Lydia possède un vélo électrique.




« Le vélo est encore pensé comme un outil de détente et pas comme un mode de transport »



Pourquoi te lancer dans l’expérience ?

Pour me donner l’impulsion et me forcer à prendre mon vélo électrique car j’ai toujours eu un peu la flemme jusque là. Parce qu’on est tous un peu flemmards, dès qu’on a des solutions de facilité, on les prend. Donc dès le début, j’ai pris le vélo électrique pour me rendre au boulot entre Marsilly et La Rochelle.



Quelles étaient tes contraintes en matière de déplacement ?

Avec cette expérience, les contraintes, il n’y avait qu’à moi que je les imposais car je n’ai plus mes enfants à la maison. D’un autre côté, quand ils étaient lycéens, ils ne prenaient quasiment que le bus et le vélo, ils ont assez peu été véhiculés par nous car Marsilly et assez bien desservi en bus.


Que penses-tu du dispositif Yélo mis à votre disposition ?

Je trouve que, pour les personnes qui n’habitent pas à La Rochelle, ça n’est pas toujours fluide. Par exemple, l’accès à la flotte de véhicules électriques, il ne peut pas se faire à Marsilly car il n’y a pas de station de véhicules.

Nota : c’est vrai, la majorité des stations se trouve dans La Rochelle. On en trouve quelques unes, de manière plus sporadique, en première couronne (Périgny, Aytré, Puilboreau, Lagord).


Est-ce qu’il y a eu des entorses ?

Oui. Oui, oui.


On a senti le petit dépit dans la voix de Lydia à ce moment-là.


Es-tu prête à poursuivre l’aventure sans voiture ?

Je me déplace assez facilement en vélo électrique si ma sécurité est assurée.

L’année dernière, je me suis faite renversée par une voiture alors que je circulais à vélo et j’ai eu une fracture donc ça m’a un peu échaudé. Mais je le fais si le trajet est sécurisé.



… ça n’est pas toujours le cas ?

Non ! Par exemple, je prends des cours de musique à Périgny et j’ai décidé d’y aller à vélo mais on est obligés (entre Marsilly et Périgny) d’alterner entre pistes sécurisées et zones qui sont pas très bien sécurisées où on est avec des voitures qui conduisent vite. Par ailleurs, les trajets ne sont pas toujours directs. Car le vélo est encore pensé comme un outil de détente et pas comme un mode de transport. À Lagord par exemple, en face du quartier Atlantech, la piste cyclable est complètement sécurisée et parallèle à la chaussée, c’est royal ! Je pense que s’il y avait des autoroutes du vélo, les gens l’utiliseraient comme un moyen de transport et pas (seulement) comme un moyen de balade.

C’est vrai que, hormis dans la ville de La Rochelle et dans les communes limitrophes en première couronne et sur quelques tronçons au-delà, les trajets à vélo directs et sécurisés sont quasi inexistants.


As-tu tenté de convaincre autour de toi des bienfaits de (dé)laisser sa voiture ?

Oui, oui, oui. Surtout mon mari qui a un peu de mal à l’abandonner…

Nous : Ah, les hommes et leur(s) voiture(s)…

C’est vrai ! D’ailleurs, sur les 10 participant·e·s à l’expérience, je ne sais pas comment a été faite la sélection mais il n’y avait que 3 ou 4 hommes (NDLR : ils n’étaient en fait que deux) donc une majorité de femmes qui devait avoir postulé.


Es-tu prête à te lancer d’autres défis de ce type ?

Hé bien mon autre défi ce serait de réussir à faire des vacances sans voiture.


C’est quoi ta Rochelle, ton monde idéal en 2040 ?

Ha… ce serait des autoroutes du vélo. Couvertes de panneaux solaires.

Personnellement, ça me donne un sentiment de liberté le vélo.

Si j’ai des freins (sic !), ce n’est pas le vélo, c’est le manque d’infrastructures, éventuellement la météo…




Deux témoignages éclairants sur les bienfaits de déplacements sans voiture. Sans oublier les axes d'amélioration pour qu'accessibilité, sécurité et efficacité soient au rendez-vous. Et vous, c'est quoi votre rapport à la mobilité douce ? Dites-nous en commentaires ou par mail, ça nous intéresse !



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