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Se mettre au vélo : simple comme bonjour ?

Laisser tomber la voiture pour se mettre au vélo, ça a l'air aussi simple que de troquer sa caisse en fer pour la bicyclette, surtout à La Rochelle, ville pionnière dans la démocratisation des vélos jaunes. Mais est-ce réellement le cas ? Il y a en effet pas mal d'écueils à éviter. Équipements, trajets, règles de sécurité, infrastructures... À vélo Sophie est une toute jeune entreprise rochelaise qui aide les entreprises et les collectivités à promouvoir le vélo au sein de leurs structures pour oxygéner la mobilité de leurs collaborateurs et collaboratrices, sans fausses bonnes idées, grâce à son expertise autour de la petite reine. Rencontre.





Se mettre au vélo pour se déplacer au quotidien afin de limiter son empreinte écologique, prendre soin de soi et gagner en bien-être, c’est une idée assez répandue en 2024. On pensait même, chez Les Pandas Roux, que se mettre au vélo, c’était aussi simple que d’enfourcher notre biclou. Mais ça, c’était avant de rencontrer Sophie de Sagazan, fondatrice de l’entreprise rochelaise À vélo Sophie, qui en un clin d’oeil a vu que notre fidèle destrier nécessitait quelques réglages : « Tu vois ta selle, tu peux l’avancer pour la rapprocher du guidon en jouant sur cette molette. Et ton guidon, tu peux relever la fourche et l’incliner un peu plus vers toi. Et je pense que ta position sera nettement meilleure et tu auras moins mal au dos. » Et ce ne sont là que des conseils « pour la route » prodigués par Sophie en toute fin d’interview. De bons conseils !




 

La mobilité en quelques chiffres


En France, les transports représentent 32% des émissions de gaz à effet de serre en 2022.


Un peu plus de la moitié (52%) proviennent des voitures particulières.


0,7 tonnes de CO2 eq., ce sont les émissions imputées au déplacement domicile-travail par personne en 2019 (soit 7% des émissions totales d'un·e français·e, ce qui est considérable)


14km, c’est la distance domicile-travail moyenne d’un·e français·e


Source : Commissariat général au développement durable


 


La vélorution pose bon nombre de questions


Changer nos mobilités pour les oxygéner, les rendre plus douces, plus vertueuses, moins polluantes, moins carbonées, moins stressantes, [ajouter la mention qui vous plaira]… est un impératif !

Et si tout le monde ne peut pas devenir « vélotafeur » (oui, un mot bobo pour dire qu’on va travailler à vélo), bon nombre d’entre nous peuvent le faire. Et le font déjà. Mais ce nouveau mode de déplacement demande réflexion. Comment bien s’équiper (vélo, tenue, accessoires, transports de marchandises, etc.), comment choisir un itinéraire efficace et apaisé, quel comportement adopter sur la route pour être en sécurité (et profiter aussi !), comment faire pour éviter de démarrer une journée de travail tout·e transpirant·e, est-ce possible de se mettre au vélo quand on a des enfants à déposer à l’école… et bien d’autres questions accompagnent ce changement de mobilité, qui est en fait une petite vélorution (vous l’avez ?) de nos modes de vie.




Écouter pour adapter, sans bousculer


Sophie aide les entreprises et les collectivités à se poser les bonnes questions, en veillant à ne pas en laisser dans les angles morts et les accompagne dans la recherche et la mise en place de solutions sur-mesure, convaincue qu’il en existe pour chaque situation, même si ça ne passe pas forcément par des trajets « tout vélo » pour chacun·e. Du mapping des trajets aux formations sur les règles de sécurité en passant par le conseil sur les infrastructures adaptées à mettre en place pour faire grossir les flottes de vélo en garantissant le confort, elle va même jusqu’à réaliser des trajets avec les collaborateurs et collaboratrices pour leur montrer que se déplacer à vélo, non seulement c’est possible mais qu’en plus, c’est bonheur ! Avec un précepte : « Petit pas par petit pas ! L’idée, ce n’est pas de passer du tout au rien et d’abandonner sa voiture d’un coup au risque de se dégouter du vélo. Au contraire, il faut commencer par une journée, le lundi par exemple, et augmenter si ça nous plaît ». Maligne Sophie, elle sait qu’une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer.




Une passionnée de vélo


Amoureuse du vélo et de son territoire rochelais, très en pointe sur le sujet et le développement d’infrastructures dédiées, Sophie a d’abord créé Vélodicette, une association qui promeut et organise des balades et séjours à vélo. Souhaitant aller plus loin dans la démocratisation de ce mode de déplacement, elle s’est formée et lance son entreprise À vélo Sophie ce début d’année 2024. Avec laquelle elle continue de mettre à profit ses idées de passionnée puisqu’elle organise des balades « au-delà du guidon » qui permettent, entre autres, de faire des découvertes hors des sentiers battues et, surtout, quelques dégustations de produits locaux. Pour pérenniser son activité, Sophie lance un appel à coup de pouce dans le cadre d’une campagne de financement participatif afin de sécuriser les loyers de ses futurs bureaux à Périgny, qu’elle partagera avec d’autres membres des Boites à vélo.




Le vélo au travail a le vent en poupe


Sophie est en effet bien entourée. Après avoir rejoint l’association nationale Les Boîtes à Vélo l’année dernière, une entité qui regroupe les cyclo-entrepreneurs, elle a contribué à lancer l'antenne locale Les Boîtes à Vélo La Rochelle & Charente-Maritime qui, après gain d’un appel d’offres organisé par la Communauté d'agglomérations de La Rochelle, va s’installer dans des locaux à Périgny. Et c’est tout un écosystème qui se crée autour du biclou sur le territoire, avec des profils variés. On retrouve Sécateur & Marinière, le paysagiste à vélo déjà passé devant notre caméra, Les Boucles à Vélo, une coiffeuse à domicile, L’Alchimiste, qui confectionne du rhum et du pineau (avec modération, même au guidon !), Nuizi, un spécialiste de la dératisation naturelle à l’aide de furets... et bien d’autres.




 

Anecdote : pourquoi « la petite reine » ?


Cette expression remonte au XIXe siècle et tire son origine dans l’histoire des Pays-Bas (comme par hasard !), au temps du règne de Wilhemine. 


En 1890, succédant à Guillaume III, la reine Wilhelmine, âgée de 10 ans à peine, est à la tête de l’Etat néerlandais sous la régence de sa mère. Quelques années plus tard, la Presse française en visite souligne la drôle habitude qu’a la reine de se déplacer à vélo dans le royaume. C’est ainsi que l’expression «la petite reine à bicyclette » fut reprise par de nombreux journaux français et l’expression « la petite reine » fut adoptée par l’ensemble de la population pour désigner la bicyclette. 


 


Des partenaires innovants


Dans ses péripéties, Sophie tombe même sur des partenaires ingénieux. Comme OBH Mobility, une entreprise de Villeurbanne qui a conçu un casque qui s’accroche au vélo et possède une alarme pour sécuriser à la fois le casque et le vélo. Une idée qui permet de démocratiser le casque (plus d’excuse pour dire qu’il nous encombre) et tant pis pour nos mises en plis… Heureusement, Sophie partage ses locaux avec une coiffeuse (il y a peut-être une offre/un partenariat à mettre en place ?!). D’un autre côté, comme ils disent chez À Vélo Sans Âge, le vélo, c’est aussi le droit au « vent dans les cheveux » ! Et vous, ça roule ?





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