Santé mentale : un recueil de poèmes pour en parler

Écrire pour évacuer, écrire pour organiser sa pensée, écrire pour créer des échanges, écrire par impérieuse nécessité... c'est un peu pour chacune de ces raisons qu'Anaëlle se lance dans un projet fou : auto-éditer un recueil de poèmes sur la thématique de la santé mentale. Avec un défi : financer ce projet grâce à une campagne de collecte participative.

"C'est mal vu de ne pas aller très bien. À la question "comment vas-tu ?", tout le monde répond "hé ben ça va et toi ?" car c'est mal perçu de dire qu'on ne va pas bien dans notre société. Parce que les gens ne savent pas réagir face à quelqu'un qui admet ne pas bien aller". Pertinente observation d'Anaëlle. Alors, pour ne pas se renfermer dans les moments difficiles sans aller jusqu'à imposer un "ça va pas !" à ses interlocuteur·euses qui pourraient les mettre dans l'embarras, Anaëlle a choisi d'écrire. Pour expulser. Se soulager. Pour mettre le sujet de la santé mentale sur la table de manière moins tabou, aussi.

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La santé mentale en quelques chiffres 

En 2024, 55% des personnes interrogées en France déclarent penser souvent, voire très souvent, à leur santé mentale.

Un chiffre en constante augmentation (de 41% en 2021 à 49% en 2022). 

Cette préoccupation est particulièrement marquée chez les femmes et la génération Z, avec 63% de cette dernière déclarant penser souvent à sa santé mentale. 

25% des français·es se sont senti·es déprimé·es pendant plusieurs semaines au moins au cours de l'année précédente, un chiffre qui atteint 31% au sein de la génération Z.

Selon une enquête IPSOS de 2024

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"J'écris sur la santé mentale mais sur la mienne. En général, j'écris quand ça ne va pas donc c'est pas forcément toujours joyeux. Mais j'aime m'inspirer de la nature, dont l'océan qui me fascine, et je mixe avec ce qu'il peut y avoir de compliqué dans ma tête pour essayer d'en faire quelque chose que je trouve beau. Pour essayer d'en faire quelque chose d'inspirant plutôt que de déprimant", lâche Anëlle dans un soupir de rire-soulagement. Ces poésies, elle a décidé d'en faire un livre où chacune d'elles sera accompagnée d'une photo, prise par ses soins, pour l'illustrer. Un livre qu'on pourra se procurer si la campagne de financement participatif qu'elle mène pour collecter les fonds indispensable à son édition est un succès. Spolier : c'est en bonne voie.

La KPA touch

Comme le dit souvent la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury-Perkins, "agir est le premier pas pour aller mieux". C'est la démarche d'Anaëlle. Et quand vous avez la chance de croiser des assos comme KPA La Rochelle et Info Jeunes, où elle a bénéficié du programme La Fusée pour lancer ce projet fou, le premier pas est plus facile à faire. Et les suivants sont plus amples, plus assurés, plus légers : "J'ai beaucoup été portée par KPA, par Info Jeunes. Ils ont vachement cru en mon projet. Plus que moi, je pense. Dans ma tête, c'était trop compliqué, je ne pensais pas que ça pouvait être possible." Mais avec KPA, l'impossible n'est que temporaire.

"C'est bien d'apprendre à demander de l'aide"

On ne le dira jamais assez mais si vous doutez, que vous n'allez pas bien, que vous ayez un projet ou non, n'hésitez pas à pousser la porte de KPA, d'Info Jeunes ou d'autres structures à même de vous accompagner. "C'est bien de s'aider soi-même, d'apprendre à s'aider soi-même mais il y a beaucoup de limites à cela. Et parfois, c'est bien d'apprendre à dire "Au secours !, j'ai besoin d'aide !" Même si on prend un coup à l'égo, même si c'est super compliqué de demander de l'aide, je pense que c'est bien d'arriver à le faire. C'est courageux !", confie Anaëlle.

Chantier Mental, un lieu ressource

Sur le sujet de la santé mentale, une asso s'est créée à La Rochelle l'année dernière : Chantier Mental. Elle a pour but de déstigmatiser ce sujet, d'accompagner les gens par la pair-aidance (une entraide entre personnes souffrant ou ayant souffert d'une même maladie somatique ou psychique, ou atteintes d'un même handicap), et aussi faire connaître les différents dispositifs d'accompagnement présents sur le territoire. L'association sera présente à l'inauguration de l'exposition d'Anaëlle qui aura lieu à La Fabrique du lien social Christiane Faure à la rentrée. Anaëlle y exposera 10 poèmes accompagnés de 10 photos. Décidément, on ne l'arrête plus ! Si vous êtes vraiment trop impatient·e, vous pouvez abonder sa collecte pour que naisse son livre. Avouez, on a envie de le voir édité ce recueil ? Alors, elle n'a pas envie de s'en sortir cette jeunesse ?

Allez, on éteint CNews, BFMTV et consorts et on écoute l'entretien d'Anaëlle dans la vidéo en tête d'article ! On y verra - une fois de plus ! - qu'elle est belle cette jeunesse et qu'on ne saisit pas (pour l'instant !) la chance qu'on a de l'avoir... car c'est elle qui contribuera grandement à nous sortir du bourbier dans lequel "on" s'est fourré.

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