"Jeunes pousses" : un dispositif pour bien manger et prendre soin ?
- lespandasroux
- il y a 12 minutes
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Dans le cadre du dispositif « Jeunes pousses », la Communauté d’Agglomération de La Rochelle accompagne 12 femmes enceintes pendant 6 mois afin de les sensibiliser à une alimentation saine. Au coeur du programme, un chèque de 15 euros hebdomadaire à dépenser chez six maraichers bio du territoire. Reportage.
Du développement prénatal à la petite enfance, l’être humain est particulièrement vulnérable aux effets des perturbateurs endocriniens que l’on retrouve dans certains pesticides utilisés en agriculture. Santé Publique France conseille d'ailleurs de privilégier les aliments d’origine biologique et de cuisiner des produits frais de saison aux femmes enceintes. Mais encore faut-il avoir l’info ! C’est pourquoi la Communauté d’agglomération de La Rochelle expérimente le programme « Jeunes pousses » qui propose à 12 femmes enceintes du territoire de suivre un parcours de sensibilisation afin de préserver leur santé et celle de leur bébé pendant la grossesse.

Repenser son alimentation
Les participantes ont été sélectionnées à partir d’un questionnaire soumis par leur sage-femme et doivent répondre à quelques critères comme le fait d’avoir une alimentation peu axée sur les légumes et légumineuses, principalement composée de plats transformés et de démontrer une envie d’améliorer leurs habitudes. En plus de certains critères de santé spécifiques. Durant les six mois d’expérimentation, les participantes doivent également assister à des ateliers axés sur la santé environnementale où elles apprennent à repérer les substances toxiques dans leur environnement quotidien et leurs effets, à cuisinier des légumes et légumineuses… entre autres enseignements. Et elles bénéficient d’un chèque de 15€ à dépenser chaque semaine chez des maraichers bio et locaux partenaires du programme, afin de s’achalander en fruits et légumes sains.

Créer une dynamique vertueuse
Comme vous le découvrirez dans le reportage en tête d'article, ce programme semble porter ses fruits grâce aux maraichers partenaires qui, en plus de fournir des légumes bien cultivés, permettent aux bénéficiaires de composer leur panier et les accompagnent même en proposant des idées de recettes. Là est probablement la vraie richesse : les rencontres, les échanges et les découvertes. Cassandra, qui par manque d’information et un peu par facilité se tournait vers les supermarchés, découvre des aliments qu’elle n’aurait jamais imaginé acheter et prend plaisir à les cuisiner. Au point qu’elle entend continuer de se fournir auprès de maraichers vertueux après la fin de l’expérimentation.
Quelques chiffres sur les pesticides
Le coût annuel de dépollution de l’eau liée à l’agriculture et à l’élevage (nitrates et pesticides) serait supérieur à 54 milliards d’euros par an en France.
Le soutien aux agriculteurs bio coûte 28 fois moins cher que la dépollution de l’eau liée aux pratiques agricoles polluantes.
Source : ONG Générations futures
D’une pierre deux coups (de pouce) ?
Ce programme, c’est aussi une chance pour des maraichers qui produisent dans le respect des gens et du vivant d’accueillir des consommateur·ices qui n’auraient pas forcément franchi le pas sans cette incitation. Cela permet de sensibiliser toujours plus de personnes à une alimentation (donc à une agriculture) durable et saine et de sécuriser leur activité dans la durée. Puisqu’on cause économie, c’est le moment de rappeler que la dépollution des eaux dues à l’agriculture conventionnelle (qui utilise des pesticides) et les frais de santé que ces pollutions engendrent coûtent à la collectivité « un pognon de dingue » ! En plus de dévitaliser les sols et de contribuer à la chute des populations d’insectes pollinisateurs (sans qui on ne mangerait pas de fruits et légumes).

La preuve par l’exemple !
Chez Les Maraîchers de l’Aubreçay, où nous avons tourné la vidéo en tête d’article, Boris cultive une cinquantaine de variétés de fruits et légumes toute l’année (c’est un maraîcher quatre saisons !). Sans pesticides ! À son arrivée en 2022, il a toutefois épandu quelque 50 tonnes de compost (56 pour être précis). Résultat : les sols sont deux fois plus vivants qu’il y a trois ans et ses productions sont de moins en moins gourmandes en eau. Et les trois hectares de verger-maraîchage dont il s’occupe sont un écrin de biodiversité, ce qui est essentiel aux écosystèmes dont nous dépendons. Quant aux fruits et légumes, ils ont une qualité nutritive et une saveur réellement incroyables. Robin, le mari de Boris, nous a fait goûter des petits pois frais crus en fin d’interview… à tomber !
Si vous aussi vous voulez vous sustenter en mangeant sainement et découvrir ce lieu magique, Les Maraîchers de L’Aubreçay vous accueillez tous les vendredis, de 16h à 19h et les samedis de 10h à 13h.
Plus d'infos : https://maraichers-aubrecay.fr
Objectifs de développement durable de l'ONU en lien :
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