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Bureaux du coeur : un sas de décompression qui fait du bien à tout le monde ?

  • Photo du rédacteur: lespandasroux
    lespandasroux
  • 21 mars
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 mars

Nés à Nantes, les Bureaux du coeur comptent une quarantaine d'antennes en France, dont une récemment (r)ouverte à La Rochelle. Nous avons rencontré Roselyne et Véronique, deux bénévoles de cette association qui cherche des solutions d'hébergement pour les personnes sans logement auprès d'entreprises et structures du territoire qui peuvent mettre leurs locaux à disposition le soir et les week-ends.




Comme une évidence, c'est aux Cabanes urbaines, l'un des hauts lieux de l'économie sociale et solidaire rochelais qui rassemble des populations qui ne se croiseraient pas forcément ailleurs que nous avons rencontré Roselyne et Véronique. Enthousiastes par le projet des Bureaux du coeur, elles démarrent fort, avant-même que la caméra ne tourne : "On a déjà une entreprise qui a accepté. Elle s'appelle Sullam, c'est un cabinet d'experts-comptables sur le boulevard Sautel". Hé oui, même chez les experts-comptables, il y a un cœur qui bat (on taquine...) Mais accepté quoi au juste ? D'ouvrir leurs locaux professionnels à des personnes sans logement le soir et les week-ends.





L'info clé


Selon la Fondation pour le logement des défavorisés, la crise du logement et la crise sociale n'ont jamais été aussi fortes avec 350 000 personnes sans domicile et

11,2 millions de personnes en situation de pauvreté, un accès au logement social en baisse et des expulsions en hausse.


En parallèle, de nombreux espaces professionnels ne sont occupés que

30% du temps en moyenne, vides le soir et les week-ends.




"Ce n'est pas que le sans-abri au coin de la rue"


Face à ces chiffres éloquents, les Bureaux du cœur décident d'agir en sollicitant les entreprises pour qu'elles permettent un accueil individuel d’urgence sur une durée relativement longue (3 à 6 mois) à des personnes en situation de précarité. "Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce ne sont pas que les sans-abris au coin de la rue", précise Véronique. "La semaine dernière, j'ai rencontré un étudiant qui dort dans sa voiture. Il y a aussi des femmes ayant subi des violences conjugales, des personnes en insertion, d'autres qui vivent chez un parent dans un espace réduit..." complète Roselyne. Et à La Rochelle, la tension immobilière est en effet importante. Sur une population de 180 000 habitant·es (28 communes de l'Agglo), 11 300 demandes de logements sociaux sont actuellement enregistrées. Pour un parc de 8 455 logements.




80% des hébergé·es retrouvent un logement


Dans un contrat tripartite avec les Bureaux du cœur et des structures spécialisées dans la réinsertion, les entreprises s'engagent à mettre à disposition des personnes le minimum attendu d'un logement digne : un coin au chaud avec un lit, une solution pour l'hygiène et au moins un micro-onde pour réchauffer à manger. "C'est un tremplin pour les personnes en difficulté", explique Véronique. "C'est un tremplin mais c'est aussi un sas. Un sas pour se poser, se rassembler. Rassembler ses affaires, rassembler ses esprits. Pour se ressourcer, faire le point", complète Roselyne. "Ce qu'on a trouvé chouette aussi, c'est le lien qu'il peut y avoir les salarié·es", ponctue Véronique. Qui n'est pas obligatoire. Mais quand les personnes se croisent le matin, c'est parfois l'occasion de prendre un café ensemble, de discuter, d'échanger des coups de main. Et ça, ça fait du bien à tout le monde. Pas seulement aux personnes en situation de précarité. Pour être plus prosaïque, les Bureaux du cœur affirment que ces solutions d'hébergement temporaire permettent à 80% des personnes aidées de retrouver un logement par la suite.




Agence France Travail, mairies et lycées...


Si on parle beaucoup des entreprises, des structures publiques plus inattendues jouent aussi le jeu de la solidarité. À Paris, c'est une agence France Travail qui ouvre ses locaux, sur initiative de son directeur. Dans le Nord, des mairies et des lycées. Notez que depuis notre rencontre, ce sont trois nouvelles entreprises qui ont donné leur accord de principe à La Rochelle. Et vous qui nous lisez, peut-être que cette idée vous tente ? On ne peut pas finir cet article sans parler de la raison qui a poussée par Véronique dans l'interview vidéo (en tête d'article), qui fait terriblement écho au Bureaux du cœur : "Par tradition, tous les lundis, j'héberge une personne qui a des difficultés pour se loger. En ce moment, c'est un monsieur qui est à la retraite". On n'est pas obligé d'avoir des locaux professionnels pour mettre un coup de main ! Pour en savoir plus : https://www.bureauxducoeur.org/




Dernier point qui nous semble très important : dans un sujet connexe que nous avions traité il y pas mal d'années désormais, le réseau Entourage nous rappelait que 25% des personnes en situation de rue viennent le l'Aide Sociale à l'Enfance. Et que la première chose que les personnes sans domicile fixe attendent de nous, ce n'est pas une cigarette, de l'alcool ni même un sandwich mais un simple "bonjour", signe de notre considération. Et de notre humanité ?







Objectifs de développement durable en lien :




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