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Oasis des Tisserands : un éco-village coopératif où tout le monde met la main à la pâte, ça marche ?

À Sainte-Soulle, à une quinzaine de kilomètres de La Rochelle, se trouve un éco-village d’habitats participatifs appelé l’Oasis des Tisserands. « Éco-village » et « habitats participatifs », il n’en fallait pas tant aux Pandas Roux pour avoir envie de s’y rendre, chose que nous avons faite au début de l’été. Nous y avons rencontré Janine, à l’origine du projet avec son mari Joël, et quelques habitant·e·s. Reportage.




Né d’un rêve soit disant impossible de Janine (histoire à retrouver dans le podcast plus bas), l’Oasis des Tisserands héberge est un éco-lieu de plus de 7000 m2 à mi-chemin entre la propriété privée et la propriété collective : chacune et chacun est propriétaire de son bien, les espaces communs sont eux en indivision. Le village, qui compte actuellement une grosse douzaine d’habitantes et habitants, pourra accueillir à terme douze foyers soit une vingtaines d’habitants.



Éco-village, ça veut dire quoi ?

Ça veut dire que tous les bâtiments de l’Oasis ont été rénovés ou construits à partir de matériaux biosourcés et locaux par des artisans locaux (le seul hors département vient du Limousin) et, dans la mesure du possible, que les aménagements répondent à une économie en énergie et en ressources. La grande bâtisse historique, qui comprend trois logements, a vu son isolation entièrement refaite à partir de matériaux chaux/chanvre. Quant aux maisons neuves qui composent le reste du (petit) village, elles sont toutes composées d’une structure bois et isolées soit en fibre de bois soit en chaux/chanvre. Quelques innovations dont la vocation est l’efficacité énergétique parachèvent le gros oeuvre comme des fenêtres pariétodynamiques qui permettent de compenser une partie des déperditions thermiques qu’elles engendrent. Fenêtres électriques par ailleurs chauffantes qui seront, un jour, alimentées par des panneaux photovoltaïques.



Des jardins sur les toits

Autre innovation, les toitures de certaines habitations bénéficient d’un substrat réalisé à partir de coquilles d’huîtres et de moules revalorisées grâce à une collaboration avec l’Atelier du végétal et l’Université de La Rochelle. En plus d’être super isolant, ce substrat est un superbe terreau qui permet donc la pousse de plantes mellifères - en attendant l’arrivée de ruches - et, plus inattendu, de potager… Voyez plutôt les images.





Comment cohabite-t-on dans un village participatif ?


Hé bien c’est presque comme ailleurs : chacun vit chez soi comme il l’entend mais doit participer à la gestion des communs. C’est-à-dire doit donner de son temps pour réaliser les travaux extérieurs qui peuvent prendre des formes diverses : création du poulailler, restauration des volets de la grande bâtisse, broyage des branches, déblai des allées, entretien du jardin, etc. Ces « chantiers participatifs » sont quasi toujours ponctués de déjeuners collectifs façon « auberge espagnole » (chacun apporte quelque chose à manger) dans la cuisine d’été commune à tous les habitants.



Prise de décisions en gouvernance partagée


Vivre au sein de l’Oasis des Tisserands, c’est bien évidemment adhérer à des valeurs d’entraide, de partage, de bienveillance mais c’est aussi et surtout participer au processus de décision pour tout ce qui concerne la gestion du lieu. Dans un cadre de gouvernance partagée, toutes les semaines ou tous les 15 jours, des réunions plénières rassemblent tous les habitants et tous les sujets sont mis sur la table. Les décisions sont alors prises par consentement. Ça ne veut pas dire que tout le monde est d’accord avec l’ensemble des décisions prises mais qu’il ou elle peut vivre avec.



Trois logements à vendre

Sur les douze foyers que compte l’éco-village, trois sont encore à vendre dont un logement social. À qui est intéressé, le processus d’intégration respecte le principe de la gouvernance partagée. Les personnes candidates ayant la capacité financière d’acquérir un bien sont invités à le visiter, à rencontrer les habitants et à participer à une réunion plénière pour se rendre compte de ce qu’intégrer le village signifie. Les habitantes et habitants se réunissent ensuite pour décider, à l’unanimité, de l’intégration ou non des candidats.



Un éco-village tourné vers l’extérieur

Une partie des bâtiments est dédiée à un tiers-lieu résolument tournée vers l’extérieur puisqu’il héberge une salle de formation, un espace de co-working et un logement à vocation commerciale dont l’affectation n’a pas encore été décidée (avis aux amateur·ice·s !). Car si l’objectif est de créer du lien entre ses habitants, le lien avec les acteurs du territoire fait partie des fondamentaux de l’esprit du tiers lieu dont on vous laisse découvrir l'origine du nom, fort de ces valeurs, dans le podcast plus bas.



En conclusion, plus belle la vie ?


Entre la théorie et la pratique, les attentes et le vécu, il y a parfois de petites différences. Dans le podcast qui suit ou dans le reportage plus haut, on vous laisse découvrir le témoignage des habitant·e·s qui nous confient, en toute sincérité, leur retour d’expérience sur leur(s) premier(s) pas à l’Oasis. C’est passionnant !



Podcast avec entretiens en intégralité :




Objectifs de développement durable en lien :




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