CONSOMMATION SOLIDAIRE – Que celui ou celle qui n’a jamais été en panne d’inspiration ou à la dernière minute pour trouver LE cadeau à offrir à des ami.e.s, de la famille ou bien des collègues nous jette sa Smart Box dénichée en un tour de bras lors dans la file d’attente de la caisse de la FNAC la plus proche. Les autres seront ravis d’apprendre l’arrivée de la première carte cadeau éthique et solidaire. Son nom ? Ethi’Kdo et c’est à commander dès à présent en ligne. Discussion au salon avec Séverin, fondateur de cette jeune entreprise qui n’a pas fini de faire parler d’elle.
Séverin l’avoue volontiers, lui aussi a parfois séché sur les idées de cadeaux pour ses proches ou ses collègues. Déçu de voir que les cartes cadeaux habituelles n’étaient à dépenser que dans les grandes enseignes et ne pouvaient alimenter les entreprises responsables et solidaires, il a décidé de se lancer pour proposer ce produit. Cinq entreprises du secteur social et solidaire ont dit oui de suite et c’est, depuis le 15 novembre, de nombreuses autres qui ont rejoint l’aventure.
Qui est la carte Ethi K’do ? Quels sont ces réseaux ?
Son fonctionnement ressemble près ou prou à celui de la carte cadeau classique. Rendez-vous sur le site Ethi K’do, commandez et une carte avec un code sera envoyée à l’heureux.se bénéficiaire. D’une simplicité extrême donc. Pour la dépense, tout pareil, avec trois profils que Les Pandas Roux ont été ravis d’analyser pour vous faciliter la vie :
1. Le.la dépensier.e : personne qui pense un peu à la planète mais ne souhaite pas arrêter de suite de consommer. On l'invite à se rendre sur l’un.e des sites ou des boutiques partenaires et de procéder à l’achat du cadeau éco-responsable de son choix. Classique mais efficace, qui fait du bien au moral et pas - trop - de mal à la planète.
2. Le.la modéré.e : point trop n’en faut mais un peu quand même. Ce profil procède à l'achat de son cadeau mais, soucieux de son budget comme de son impact, un petit pécule reste. Séverin a pensé à tout et cette personne pourra alors donner le reste de sa carte à une des associations partenaires de son choix. Consommer et solidarité, un même combat.
3. Le.la philantrope : l’ultra-consommation, c’est dépassé. Plus de places dans les placards, la flemme de mettre son 4e moulin à poivre sur le Bon Coin, celui offert par tante Simone l’année passée, les achats, c’est FI-NI. Cette personne proposera donc à une association (ou plusieurs) la totalité de la somme de la carte cadeau. L'altruisme, c’est aussi ça, l’esprit de Noël.
« Dans la carte cadeau, il y a aussi un piège de la surconsommation. Il peut rester un peu d’argent sur la carte et on se dit que l’on va consommer plus ou alors, à l’inverse, on laisse l’argent non utilisé et il ne sert à rien. Donc on s’est dit qu’on allait proposer le don aux associations afin de sortir de ça. »
Côté enseignes partenaires, on y retrouve la crème de la consommation responsable : Dream Act dont nous vous avons parlé il y a peu, Label Emmaüs ou encore Artisans du Monde. Par ailleurs, des boutiques locales ont rejoint l’aventure comme des ressourceries mais aussi des commerçants locaux qui ont à cœur de partager leurs valeurs et leurs produits sourcés dans une volonté alliant éthique, environnement et impact social. Une cartographie de ces boutiques est à retrouver ici afin de pouvoir aller leur rendre visite avec votre carte cadeau, ou sans. Côté association, Emmaüs mais aussi Zéro Waste France, la SPA ou encore la Croix Rouge font partie des potentiel.le.s bénéficiaires auxquel.le.s vous pouvez adresser vos dons.
Jeune initiative, grands projets
Si l’entreprise a officiellement démarré son activité le 15 novembre dernier, l’équipe ne compte pas en rester là et réfléchit déjà aux futurs chantiers à mettre en place. En effet, le marché de la carte cadeau représentant 2 milliards d’euros, son alter ego responsable peut avoir de beaux jours devant lui. « La carte Ethi’Kdo a vraiment été pensée comme ça, c’est comment amener les 2 milliards d’euros de la carte cadeau classique qui vont dans des grandes enseignes vers des ressourceries, des acteurs de la consommation responsable, des gens qui cherchent à relocaliser les modes de production. A mon sens, il faut aller vers ça.». Pour cela, un des premiers buts de l'entreprise est de pouvoir développer son maillage territorial de boutiques écologiques, solidaires et de ressourceries, pour faire en sorte que tout le monde puisse utiliser sa carte cadeau sans avoir à faire des dizaines de kilomètres. Même constat pour des petites enseignes numériques qui travaillent de manière éthique mais qui n’ont pas encore la possibilité d’agréger techniquement la carte cadeau dans leurs boutiques en ligne. Pour Séverin, « l’objectif d’Ethi’Kdo, c’est de montrer que, pour tout produit de la consommation, il existe son pendant en consommation responsable. Je donne souvent l’exemple du smartphone, on peut l’acheter en reconditionné en ressourcerie ou sur Label Emmaüs par exemple ».
Et cette initiative concerne autant les particuliers que les entreprises. L’équipe souhaite en effet convaincre les comités d’entreprise d’adopter la démarche Ethi’Kdo en la proposant aux employés. Un cercle vertueux pour mieux faire connaître le milieu de l’économie sociale et solidaire à grande échelle. Cependant, Séverin tempère « l’objectif n’est pas de consommer à outrance et de reproduire les problématiques de la surconsommation. C’est plutôt de dire : vous voulez faire un cadeau, regardez s’il n’existe pas sa version écoresponsable avant d’acheter un cadeau. »
Allez, il vous reste 24h avant Noël, on vous laisse procéder à vos cadeaux de dernière minute
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